Dans notre quotidien, on se trouve tous à un moment ou à un autre face à une situation stressante : l’élève qui récite sa poésie devant toute la classe, le salarié face à une demande urgente de son supérieur, le parent qui fait face à la maladie d’un enfant, le trafic routier qui va nous faire arriver en retard à notre rendez-vous.

Pourtant, nous ne savons pas toujours comment fonctionne le stress, ni comment le gérer efficacement.

En tant que naturopathe, j’accompagne régulièrement des personnes submergées par les contraintes du quotidien. Avant de trouver des solutions, il est essentiel de comprendre ce qu’est réellement le stress, comment il se manifeste et pourquoi il peut devenir problématique.

 

Qu’est ce que le stress ? Une réaction d’adaptation avant tout

 

Le stress est une réponse naturelle d’adaptation du corps et du mental face à une situation perçue comme exigeante, imprévisible ou menaçante. Il survient quand notre organisme perçoit la situation comme dépassant ses ressources. Autrement dit, nous sommes stressés quand nous estimons ne pas avoir les moyens physiques, émotionnels, mentaux ou matériels pour faire face à ce qui nous arrive. Alors se mettent en place toute une série de réactions.

Le médecin et chercheur Hans Selye a mis en évidence, dans les années 1930, que le corps réagissait toujours de la même manière face à une agression et ce quelque soit sa nature (physique, émotionnelle). Il a décrit ce processus comme le syndrome général d’adaptation.

 

Le syndrome général d’adaptation

Il se déroule en trois phases : alarme, résistance, épuisement

Phase 1 : Alarme – mobiliser toutes les ressources

Objectif : réagir vite, survivre

Lorsque le corps perçoit une menace — de toute nature — il déclenche instantanément une réaction de survie.  Le système nerveux interprète la situation comme un danger et active une cascade de signaux d’alerte :

      • le cœur s’accélère pour envoyer plus de sang aux muscles
      • les tensions musculaires augmentent
      • respiration plus rapide
      • la vigilance s’intensifie afin de préparer l’organisme à réagir rapidement

Les glandes surrénales libèrent deux hormones majeures :

      • l’adrénaline, qui donne un coup de fouet immédiat
      • le cortisol, qui fournit de l’énergie supplémentaire en augmentant le taux de glucose sanguin.

Pour économiser ses ressources et prioriser la survie, le corps ralentit les fonctions non prioritaires comme la digestion. Cela peut provoquer : douleurs abdominales ou constipation.

A ce stade nous percevons le stress à travers :

      • une agitation intérieure
      • une sensation d’urgence
      • de l’anxiété
      • un état de tension généralisé

C’est une réaction normale, physiologique, ponctuelle.

Phase 2 : Résistance / Adaptation : tenir dans la durée

Objectif : s’adapter tant bien que mal… mais à quel prix ?

Si la situation stressante ne peut être évitée, et qu’aucune démarche n’est entreprise pour apaiser ce stress, le corps se met à fonctionner en sur régime en permanence et s’ajoute aux problèmes déjà rencontrés une baisse de la résistance générale de l’organisme entrainant une augmentation de la sensibilité aux maladies…  la production de cortisol (l’hormone du stress) par les glandes surrénales augmente fortement.

Ce cortisol a pour rôle de mobiliser les réserves énergétiques en maintenant un taux de glucose suffisant dans le sang et de réguler l’inflammation pour que le corps continue à fonctionner sous pression.

Pendant cette phase, l’individu donne l’impression de « bien tenir ». Il s’habitue à vivre avec :

      • un état de tension chronique
      • un sommeil instable
      • un cerveau qui tourne en boucle
      • une agitation permanente

En parallèle, la production de dopamine et de sérotonine sont en chute libre entrainant :

      • perte d’entrain et de motivation
      • baisse de moral
      • difficulté de concentration

Si l’adaptation au stress se prolonge trop, elle entraîne :

      • une fatigue persistante
      • une baisse immunitaire
      • des troubles digestifs ou hormonaux
      • de l’irritabilité
      • une perte de motivation
      • des troubles du sommeil

Le corps n’est plus en alerte ponctuelle, il est en alerte continue. Le stress devient chronique et il épuise progressivement les ressources du corps.

C’est souvent à ce stade que les personnes cherchent une aide, notamment via des approches naturelles comme la naturopathie pour retrouver un équilibre.

Phase 3 : Epuisement – le corps dit stop

Objectif : se protéger, appeler à la récupération urgente

Si la situation continue, les ressources finissent par s’épuiser.

Le système nerveux et les glandes (notamment surrénales) ne parviennent plus à assurer l’équilibre.  Le corps et le mental « lâchent ».

Les manifestations peuvent être multiples :

      • fatigue extrême au réveil, sensation de ne plus récupérer
      • infections à répétition
      • troubles hormonaux (cycle, thyroïde, libido)
      • troubles digestifs
      • troubles cardio-vasculaires
      • humeur dépressive, anxiété persistante ou apathie
      • perte de concentration ou de mémoire

A ce stade, l’organisme a besoin d’un soutien profond et global et met souvent plusieurs mois à récupérer.

Pour éviter d’en arriver là, il est nécessaire d’apprendre à reconnaître les signaux : fatigue récurrente, douleurs, troubles digestifs, problème de peau, sautes d’humeur, difficultés de concentration ou encore envie de sucre sont autant de signaux qui doivent vous amener à ralentir…

Pourquoi certains gèrent mieux le stress que d’autres ?

Le stress dépend moins de la situation en elle-même que de la perception qu’en a l’individu. Ainsi, deux personnes placées dans les mêmes conditions (prise de parole, charge de travail, conflit) peuvent réagir de façon opposée : l’une s’effondre, l’autre se sent stimulée. Ce n’est donc pas l’événement en soi qui détermine la réponse de stress, mais bien la perception que chacun en a face à ses propres ressources.

La différence de perception  peut s’explique par de nombreux facteurs, dont notamment :

      • la qualité du sommeil et de la récupération
      • l’équilibre hormonal
      • le fonctionnement du système nerveux
      • l’état du microbiote intestinal
      • le niveau d’énergie global
      • mais aussi l’histoire émotionnelle et les croyances personnelles

Comprendre ce qui affecte la perception permet de personnaliser la gestion du stress.

Le stress chronique : une toxicité silencieuse

Dans nos vies modernes, nous sommes trop souvent coincés dans la phase de résistance. Les causes sont nombreuses :

      • notifications constantes
      • charge mentale élevée
      • manque de sommeil
      • échéances professionnelles
      • sédentarité
      • excès de sucre ou d’excitants

Ce stress chronique crée un état inflammatoire de bas grade, perturbe la digestion, modifie la composition du microbiote, dérègle la glycémie et épuise la fonction surrénalienne. Il peut aussi fragiliser l’immunité, précipiter des troubles cardiovasculaires ou endocriniens, voire accélérer le vieillissement cellulaire.

C’est pourquoi la compréhension et la gestion du stress est un enjeu majeur de prévention.

De la survie à la sérénité : retrouver un équilibre durable

Le stress est une fonction biologique fondamentale. Il nous prépare à l’action et maintient notre vigilance. Mais quand les sollicitations deviennent constantes et que l’organisme n’a plus le temps de récupérer, cet allié se transforme en adversaire.

Reconnaître les trois phases du syndrome général d’adaptation permet d’identifier à quel stade se situe notre corps et notre esprit et d’ajuster nos pratiques de vie en conséquence. Le véritable enjeu est d’apprendre à respecter les rythmes du corps, à écouter les signaux qu’il envoie et à redonner de la place au calme, à la respiration et à la régénération.

Avec une approche naturopathique, il est possible de retrouver :

      • plus d’énergie
      • un sommeil réparateur
      • une meilleure digestion
      • une humeur stable
      • une capacité de recul
      • et une relation plus sereine aux défis du quotidien

Le stress, bien compris et bien accompagné, peut alors redevenir  une formidable énergie de vie, au service de l’équilibre et de la croissance intérieure.